Rapport du groupe
"Développement des Réseaux Nationaux"



Le groupe "Développement des Réseaux Nationaux" s'est réuni le 1er avril 1996 pour débattre des questions de mise en place et d'interconnexion des réseaux de la recherche accessibles et ou disponibles dans les différents pays de l'espace euro-méditerranéen.

La séance a été très dense et a permis de présenter neuf communications sur les thèmes suivants : Une série de questions a suivi les cinq premiers exposés. Une seconde séance, sous la forme de table ronde, a été organisée le 2 avril 1996. De ces deux séances, il ressort notamment les éléments suivants :

Avancement des réseaux dans les pays de la Région

Les présentations ont mis en exergue les différences dans les états d'avancement des projets de mise en place de réseaux de communication en général (transmissions de données et téléphonie), la disparité des moyens mis à la disposition de tels projets ainsi que dans le niveau de sensibilisation.

Plusieurs initiatives de développements de serveurs Web et d'applications spécifiques ont été notées, mais, pour les pays du Sud elles sont en général ponctuelles et nécessitent un renforcement dans le cadre de stratégies globales de développement des serveurs d'information.

Les réseaux, support de la coopération dans la Région

Des traditions de coopération existent depuis longtemps dans l'espace euro-méditerranéen et les chercheurs n'ont pas attendu l'émergence de réseaux de transmission de données pour mettre en place des relations entre leurs laboratoires.

Toutefois, dans le cadre de la Société de l'Information naissante et de l'intérêt qui est porté à l'espace euro-méditerranéen, notamment suite à la réunion de Barcelone, il apparaît clairement aujourd'hui que ces relations devront s'intensifier pour permettre une collaboration régionale effective.
Pour cela, les chercheurs devront disposer de moyens de communication performants, répondant à leurs besoins de plus en plus croissants en termes de volume et de fréquence d'échanges et qui soient comparables de part et d'autre de l'espace euro-méditerranéen.

C'est pourquoi une première conclusion apparaît suite à ces deux journées de travail, non seulement dans le groupe qui a débattu du développement des réseaux nationaux, mais aussi dans les autres groupes de travail : les réseaux de communication sont devenus un élément indispensable à la promotion d'actions de recherche communes, menées en partenariat entre des équipes européennes et des équipes de tout le bassin méditerranéen.

Recommandations

Les débats ont été riches, l'ensemble des intervenants et des participants étant très concernés par le thème traité. Les participants sont donc unanimes à souhaiter pouvoir disposer d'outils de communication performants, leur permettant de coopérer dans de meilleurs conditions.
Les résultats peuvent être résumés en trois grandes idées qui conduisent aux recommandations suivantes :

1- Développement des réseaux nationaux

Il est apparu primordial de pouvoir disposer de mesures d'accompagnement permettant le développement des réseaux nationaux.
A cet effet, il a été noté que la mise en place de réseaux de communication ouverts à l'Internet devrait être impulsée par la communauté de la recherche scientifique, cette communauté étant en général très réceptrice à l'introduction de nouvelles technologies de communication et prête à en maîtriser le développement.
Cependant, le principe de ces réseaux étant l'ouverture, leur mise en place ne doit pas se limiter à une seule communauté mais ils doivent rester accessibles à un ensemble d'utilisateurs issus d'environnements différents.

Le développement de réseaux nationaux requiert en outre des actions de sensibilisation des décideurs ainsi qu'une organisation au sein des différents pays qui permette de créer la synergie nécessaire entre les divers intervenants.

Les différents pays devraient mettre en place une "philosophie de base" afin de permettre d'insérer les différentes initiatives, certes fort louables, dans le cadre d'une vision globale cohérente et en ligne avec les priorités de chacun. La question de savoir comment concilier rapidement l'entrée dans la société de l'information et le développement des infrastructures de base (mauvais état des moyens de communications publics disponibles) a été soulevée.


2- Réseau Régional euro-méditerranée

Dans le cadre de la coopération des équipes de recherche de l'espace euro-méditerranéens, il est primordial qu'en parallèle, des actions soient menées afin de permettre l'interconnexion des réseaux nationaux. Un réseau régional devra donc être mis en place afin de favoriser les échanges entre les différents pays de l'espace euro-méditerranéen.
Ce réseau régional devra se baser sur des pôles nationaux qui seraient chargés de certaines missions de coordination des développements nationaux et de l'interconnexion avec d'autres centres de la région, notamment lorsque le pays appartient à une région où il existe d'autres initiatives ou projets similaires (cas du réseau RAITNET pour les pays arabes ou des initiatives africaines qui émergent).

3- Durabilité des réseaux

Les actions à entreprendre dans le cadre des deux premières recommandations ne doivent pas rester des actions ponctuelles. Il faut donc prendre les mesures qui permettront de pérenniser le système et de disposer d'un environnement durable qui puisse évoluer en fonction des besoins des utilisateurs.
L'un des éléments clés pour ce faire est la formation, qui concerne non seulement les utilisateurs des réseaux mais aussi, mais surtout ceux qui auront la charge de la conception, la mise en place l'exploitation et la maintenance de ces réseaux. Un processus de renforcement des capacités nationales de formation dans le domaine des technologies de l'information, en relation avec des programmes de recherche dans ce domaine ainsi que de la mise en place des réseaux doit donc être considéré.
Un second élément de cette recommandation est le développement d'applications spécifiques, qui respectent les caractéristiques de l'ensemble des parties (multilinguisme, capacités de traitement et de communication, etc.)
En effet, le réseau n'est pas une fin en soit mais doit se placer au service des programmes et projets de recherche communs dans les différents domaines qui ont été traités au cours de cet atelier. Parmi les applications mentionnées, un intérêt particulier est porté au télé-ensignement, aux bases de données et systèmes d'informations, à la gestion des ressources naturelles, au télé-tourisme, à la télé-médecine, aux serveurs multimédia d'informations scientifiques et culturelles, ainsi qu'à toute autre application de recherche et développement qui entre dans le cadre de la participation de l'espace euro-méditerranéen à la Société de l'Information.


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